Épargner en 2025 : comment placer son épargne efficacement ?
Les meilleures stratégies et supports pour optimiser votre patrimoine cette année
Entre la baisse du Livret A à 1,7 % et l’inflation persistante, 2025 impose de revoir sa feuille de route patrimoniale. Ce guide passe en revue les supports clés (assurance‑vie, PEA, PER…) et les bonnes pratiques pour protéger, dynamiser et défiscaliser votre capital.
Mis à jour le 30 juillet 2025
Par Sébastien Couston
9 minutes
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Sommaire
Le paysage de l’épargne française évolue : taux réglementés révisés, plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) porté à 47 100 €, prolongation de la réduction FCPI à 25 %… Autant de changements qui influencent la hiérarchie des placements. Avant de souscrire un produit, clarifiez votre horizon (quel besoin ? pour quand ?) et votre tolérance au risque. Vous pourrez alors choisir l’enveloppe fiscale et l’allocation adaptée.
Il existe autant de solutions d’épargne que de situations personnelles. Il n’y a donc pas une mais de nombreuses bonnes réponses à la question « Comment placer son épargne en 2025 ? ».
Voici nos recommandations pour placer son épargne face à des situations fréquemment rencontrées en gestion de patrimoine :
Épargne de précaution
Il s’agit d’une somme conservée par un ménage pour faire face à un « coup dur », une situation imprévue, se traduisant par un besoin immédiat de trésorerie. Ce type d’épargne doit être à la fois sécurisé, liquide et mobilisable très rapidement.
Le montant de l’épargne de précaution dépend évidemment du niveau de vie du ménage, de ses engagements et des risques de perte de revenu. Ainsi un entrepreneur élevant seul 3 enfants devra se constituer une épargne de précaution supérieure à un couple de professeurs sans enfant à charge. Quoi qu’il en soit, il est prudent de conserver entre 10 000 € et 30 000 € d’épargne dite de précaution.
Les meilleurs supports pour placer son épargne de précaution sont les livrets défiscalisés de type Livret A ou Livret de Développement Durable. Leur rémunération est limitée (3 % depuis le 1er février 2022) mais ils présentent d’autres avantages :
- Aucun risque en capital et rémunération certaine
- Aucune fiscalité
- Disponibilité immédiate des fonds
Les plafonds de versements ayant été augmentés au cours des années passés, chaque particulier peut détenir 34 950 € d’avoirs sur un Livret A et un LDD (plafond de 22 950 € pour le livret A et 12 000 € pour le LDD), ce qui est largement suffisant comme épargne de précaution. Il faut néanmoins noter qu’il est strictement défendu de détenir plus d’un Livret A et d’un LDD par personne.
Il est possible de placer son épargne en un versement unique ou de mettre en place des versements réguliers sur des livrets A ou LDD.
Epargne de précaution : à retenir
- Plafond Livret A : 22 950 € ; LDDS : 12 000 €.
- Taux 2,4 % net du 01/02/25 au 31/07/25, puis 1,7 % à compter du 01/08/25.
- Versements libres ou programmés pour lisser l’effort d’épargne.
Épargner pour un projet
Pour financer une acquisition immobilière, les études de ses enfants ou l’achat d’un objet de collection, il faut souvent mettre en place un programme d’épargne sur plusieurs années. Dans ce cas, l’épargnant connait, au moins approximativement la date à laquelle il voudra disposer de son épargne. Il peut donc se permettre une part d’illiquidité dans ses placements.
D’un point de vue fiscal, l’assurance-vie est probablement le meilleur support d’épargne. Cette enveloppe fiscale bénéficie en effet de conditions particulièrement avantageuses de taxation des produits :
- Les produits non rachetés (retirés) ne sont pas taxables, hormis aux prélèvements sociaux sur la part en fonds en Euros
- Chaque rachat (retrait) est réputé contenir une part de capital et une part de produits, dans les mêmes proportions que la valeur du contrat. Ainsi la part taxable d’un rachat est-elle limitée par ce mécanisme.
- La taxation des plus-values est particulièrement favorable. Elle est sauf exception forfaitairement fixée à 30 %, prélèvements sociaux inclus, dite « flat tax ». Des systèmes d’abattement supplémentaires existent dès lors que l’assurance vie a plus de 8 ans d’existence.
- Aussi, dès qu’il s’agit d’épargner sur le moyen/long terme, l’assurance-vie est-elle un support à privilégier.
En matière d’allocation, le temps permet le risque. Tout contrat d’assurance-vie multi-supports offre la possibilité d’investir une quote-part des sommes versées sur des unités de comptes (fonds d’actions, obligations, produits structurés, …).
En fonction du temps qui le sépare de son projet et de sa propre aversion au risque, l’épargnant pourra décider d’affecter une part plus ou moins importante de ses fonds sur des unités de comptes qu’il choisira au regard du potentiel qu’elles offrent et du risque supporté en contrepartie.
D’une manière générale, il conviendra sur une épargne de moyen terme de mixer des fonds d’actions et d’obligation, ces derniers étant par nature moins volatiles.
Sur une épargne long-termiste, le PEA peut être un support à envisager. Comme son nom l’indique il s’agit d’un Plan d’Épargne en Actions. Par définition, le marché des actions est particulièrement volatile : il faut donc être prêt à supporter des mouvements à la hausse comme à la baisse qui peuvent être importants.
Epargner pour un projet : à retenir
- Fonds euros : sécurité, rendement ± 2 %.
- Unités de compte (UC) : obligations pour stabiliser, actions ou fonds diversifiés pour dynamiser.
Constituer un capital pour la retraite
L’épargne de retraite est typiquement une épargne progressive et de long terme. Face aux incertitudes des rentes versées par les régimes obligatoires de retraite, de nombreux actifs se constituent une cagnotte qu’ils débloqueront le moment venu pour compléter leurs revenus.
Dans la mesure où le terme de cette épargne est lointain (généralement plus de 10 ans), l’épargnant devra privilégier les placements sur des supports en actions. En effet, bien qu’elle soit la plus risquée, la classe d’actifs « actions » est sur le long terme la plus rentable. D’autre part, l’épargne retraite étant généralement constituée de façon progressive et régulière (exemple 300 €/ mois), le fait d’acheter à chaque versement les mêmes valeurs permet d’en moyenner le prix d’achat. En d’autres termes, si les valeurs montent, le portefeuille s’apprécie, et si elles descendent on achète à meilleur compte. Pour l’investisseur novice ou en tous cas ne pouvant pas consacrer trop de temps à la sélection de valeurs, nous recommandons l’utilisation de fonds (SICAV ou FCP) d’investissement.
Au fur et à mesure que l’épargnant se rapproche de son départ en retraite, c’est-à-dire du terme de son épargne, il doit sécuriser celle-ci afin de s’assurer de sa disponibilité et de sa liquidité le moment venu. Une solution consiste par exemple à arbitrer chaque année ses plus-values sur un fonds sans risque afin de les sécuriser définitivement. Une autre stratégie peut être, à partir de l’année N-10 avant le terme, d’arbitrer chaque année 5 % de l’épargne vers un fonds sans risque. Ainsi, au moment du départ en retraite, l’épargnant aura un capital sécurisé à 50 %.
En matière de supports d’investissement, l’assurance-vie est de nouveau l’enveloppe à privilégier pour placer son épargne car elle regroupe de nombreux avantages : souplesse des versements, panel de fonds d’investissement quasiment illimité, fonds en Euros à capital garanti et cadre fiscal avantageux dans le cadre d’une éventuelle succession.
On peut aussi décider d’épargner sur un contrat dédié à la retraite à savoir le PER qui est le produit retraite issu de la Loi Pacte et qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux pendant la période de constitution de l’épargne mais il faut être conscient que les sommes placées ne seront véritablement déblocables qu’à la retraite soit sous forme de rente soit sous forme de capital. À noter tout de même qu’il existe des cas de déblocages anticipés.
Epargner pour la retraite : à retenir
- Phase d’accumulation : privilégiez 70 % actions, 30 % obligations ou fonds euros.
- Phase de sécurisation : à partir de n‑10, arbitrez chaque année 5 % vers des poches défensives (fonds € ou monétaire).
- Sortie en capital ou rente à la retraite ; déblocages anticipés possibles pour achat de résidence principale ou accidents de la vie.
Epargner pour défiscaliser
Outre la possibilité de défiscaliser en investissant sur des supports dédiés (PER, Madelin), il existe deux autres possibilités, le dispositif dit Girardin Industriel et les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) ou les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité)
Le dispositif dit Girardin Industriel est un dispositif de défiscalisation « one-shot », particulièrement adapté dès lors qu’on dispose d’épargne court-terme permet moyennant un investissement à fond perdu de récupérer lors de sa déclaration de revenu entre 110 et 120% de la somme investie. Il existe des limités liées au plafonnement global des niches fiscales et au risque éventuel sur ce type d’opération : le choix de l’opérateur est absolument fondamental.
Les FCPI et FIP permettent d’avoir une réduction d’impôts de 25 % à 30 % des sommes investies (maximum 12 000 € sur chaque dispositif pour un célibataire ou 24 000 € pour un couple). Ces outils sont utilisables dès lors qu’on est prêt à épargner sur du moyen terme (les sommes sont généralement bloquées 7 ans) et qu’on accepte une certaine part de risque : les sommes investies peuvent évoluer à la baisse. Là encore le choix du fournisseur est absolument crucial.
Epargner pour défiscaliser : à retenir
- Girardin industriel : vous investissez fin N pour récupérer 110–120 % de l’apport sous forme de réduction d’impôt sur le revenu en N+1.
- FCPI : réduction IR 25 % (plafond 12 000 €/personne) pour un blocage ≈ 7 ans..
- FIP Corse / FIP Outre‑mer : réduction IR 30 %, horizon et risque comparables, frais souvent élevés./li>
3 règles à respecter pour placer son épargne
Pour placer son épargne en 2025, le choix de l’enveloppe fiscale et des supports d’investissement dépend largement de l’objectif de l’investisseur et de ses attentes propres. Pour autant, dans tous les cas, l’épargnant doit respecter les règles suivantes :
- Diversification : Dès que l’épargne placée est significative en regard du patrimoine, il est indispensable de la ventiler sur plusieurs supports d’investissement, certains risqués pour rechercher une certaine rentabilité et d’autres moins pour limiter la volatilité du portefeuille.
- Disponibilité : Tant que possible il faut privilégier des supports souples, non bloquants. Entre le terme initialement pensé d’une épargne et le besoin réel de disponibilité de celle-ci, il peut y avoir des écarts importants liés à des événements dans la vie de l’épargnant.
- Souplesse : Le monde bouge, et de plus en plus vite. Les crises majeures de 2000 puis 2008 et dans une moindre mesure les mouvements boursiers fin 2018 démontrent que les situations établies n’existent plus. Lors du choix d’un mode d’épargne, il est indispensable de s’assurer que les fonds peuvent être aisément transférer d’un support risqué à un support sécurisé.
FAQ express – Épargner en 2025
Combien garder en épargne de précaution ?
Visez 3 à 6 mois de dépenses courantes ; la plupart des ménages se situent entre 10 000 € et 30 000 €, logés sur Livret A et/ou LDDS pour la disponibilité et l’exonération d’impôt.
Faut‑il encore ouvrir un PEA en 2025 ?
Oui, si vous investissez en actions européennes : le gain net de flat‑tax après 5 ans reste très compétitif, surtout en complément de l’assurance‑vie.
Le PER est‑il bloqué à 100 % jusqu’à la retraite ?
Non : déblocages anticipés possibles (achat RP, invalidité, décès conjoint, fin de droits chômage, sur‑endettement) mais l’objectif reste long terme.
Quelle rentabilité viser sur un contrat d’assurance‑vie multi‑supports ?
En gestion libre : 2 %–3 % par an si 30 % fonds euros / 70 % UC équilibrées ; 5 %+ si exposition actions mondiale majoritaire, au prix d’une volatilité accrue.
Épargner en 2025 : l’essentiel
- Épargne de précaution : Livret A & LDDS (jusqu’à 34 950 €), zéro fiscalité, disponibilité immédiate.
- Projets 3 – 8 ans : assurance‑vie multi‑supports, dosage fonds euros / UC selon horizon ; PEA pour actions +8 ans.
- Retraite longue durée : PER individuel ou PERCOL ; versements déductibles + allocation dynamique, sécurisation progressive n‑10.
- Défiscalisation par l’épargne : Girardin industriel « one‑shot », FIP/FCPI, PEA‑PME – à réserver aux profils acceptant risque et blocage.
- Règles d’or : diversification, disponibilité partielle, flexibilité d’arbitrage pour traverser les cycles.