Investir dans l’immobilier via son assurance‑vie : SCPI, SCI et autres unités de compte

L’immobilier en unités de compte : booster son contrat sans exploser le risque

À la recherche d’un rendement supérieur à celui des fonds euros, tout en restant dans le cadre fiscal protecteur de l’assurance‑vie ? Loger des supports immobiliers (SCPI, SCI ou OPCI) à l’intérieur de votre contrat permet d’accéder à la « pierre‑papier » dès quelques centaines d’euros, avec une fiscalité adoucie, une liquidité facilitée et des tickets d’entrée minimes. Tour d’horizon pour investir intelligemment dans l’immobilier grâce à votre assurance‑vie.

Investir dans l’immobilier via son assurance‑vie : SCPI, SCI et autres unités de compte
Sébastien Couston

Mis à jour le 23 juillet 2025

Par Sébastien Couston

L’immobilier « pierre‑papier » bénéficie, via l’assurance‑vie, d’un triple avantage : rendement supérieur au fonds en euros, fiscalité différée puis adoucie après huit ans et transmission hors succession. Découvrez comment optimiser ce couple rendement/risque, quels pièges éviter (frais, liquidité, décote) et les points clefs à vérifier avant de signer.

Pourquoi passer par l’assurance‑vie ?

  • Fiscalité différée puis dégressive : tant que vous ne rachetez pas, aucun impôt sur les loyers encaissés par la SCPI/SCI. Après 8 ans, un abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple) s’applique sur les gains retirés.
  • Transmission optimisée : les capitaux sont transmis hors succession (jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire avant 70 ans), un vrai atout pour les supports délivrant un flux régulier.
  • Liquidité assurée : l’assureur vous rachète les parts sous 2 à 4 jours ouvrés (contre plusieurs semaines en détention directe).
  • Tickets d’entrée mini : dès 500 € par versement, voire 100 € en gestion pilotée.

SCPI : le moteur rendement & revenus réguliers

Les SCPI distribuées dans les contrats haut de gamme affichent encore un rendement moyen 2024 de 4,30 %* (4,60 % pour le top quartile). Le marché anticipe un niveau proche de 4,2 % malgré la remontée des taux, grâce à la revalorisation des loyers tertiaires et au recentrage des portefeuilles.

  • Frais d’entrée : 0 à 3 % chez l’assureur (vs 8 – 10 % en direct), grâce à une « décote négociée » sur le prix de part.
  • Frais de gestion UC : 0,50 % – 1 %/an en moyenne ; privilégiez les contrats qui redistribuent 100 % du revenu.
  • Délai de jouissance : 1 mois maximum (3‑6 mois en direct).

*Source : ASPIM/IEIF, rendement moyen net de frais SCPI de rendement 2024.

SCI & OPCI : diversification et liquidité quotidienne

Les SCI dites « grand public » (Capimmo, Silver Avenir, Aviva EU Immobilier…) mélangent immobilier physique, SCPI / OPCI et foncières cotées. Avantages :

  • Frais de souscription 0 – 2 %.
  • Valeur liquidative quotidienne : arbitrage instantané, aucun délai de jouissance.
  • Rendement cible : 4 – 4,5 % brut contrat (donc ~3 – 3,5 % net frais de gestion).

Exemple concret

  SCPI directe SCPI via assurance‑vie
Ticket d’entrée 5 000 € la part 500 € par versement
Frais d’acquisition 10 % 2 %
Délai de jouissance 4 mois 1 mois
Rendement brut attendu 4,3 % 4,3 %
Imposition des loyers TMI + 17,2 % — (capitalisé)
Sortie (après 8 ans) PFU 30 % sur la plus‑value 7,5 % après abattement

Fiscalité : rappel des règles clés

  • Prélèvements sociaux : 17,2 % prélevés annuellement sur la part « intérêts » du rachat.
  • Barème IR ou PFL/PFU :
    • < 8 ans : option PFU 12,8 % + PS 17,2 % ou barème IR.
    • > 8 ans : abattement 4 600/9 200 € + PFU 7,5 % (au‑delà) + PS.
  • Transmission assurance‑vie : avant 70 ans, exonération jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (article 990 I CGI).

Sélectionner le bon contrat : check‑list pratique

  1. Au moins 6 SCPI et 2 SCI/OPCI disponibles.
  2. 0 % de frais sur versement ou négociables ; frais UC ≤ 1 %/an.
  3. Rachat des parts garanti sous 72 h ouvrées.
  4. Option gestion pilotée immobilière facultative, sans surcoût prohibitif (+0,20 % max).

FAQ express  »investir en immobilier via assurance‑vie »

Quel pourcentage de mon contrat puis‑je exposer à l’immobilier ?

Les assureurs limitent souvent à 50 – 60 % la part « pierre‑papier » afin de préserver la liquidité globale. Un mix de 30 – 40 % est couramment conseillé, complété par le fonds euros et quelques ETF actions/obligations.

Puis‑je emprunter pour loger des SCPI dans l’assurance‑vie ?

Oui : un crédit in fine nantit le contrat. Les intérêts d’emprunt ne sont toutefois pas déductibles puisque les revenus restent capitalisés ; l’effet de levier est donc plus faible que pour la détention en direct.

Que se passe‑t‑il si l’assureur retire une SCPI du référencement ?

Les parts déjà détenues restent en portefeuille. Vous pourrez les conserver ou les arbitrer — sans pénalité — vers un autre support immobilier, la liquidité étant assurée par l’assureur.

À retenir

  • Rendement cible : 4 – 5 % brut sur SCPI / SCI, soit 3 – 4 % net après frais.
  • Toute la fiscalité foncière est neutralisée tant que le capital reste dans le contrat.
  • Comparer systématiquement frais UC, délai de jouissance, nombre de supports, redistribution des loyers.

« Pousser les murs » de son contrat d’assurance‑vie vers l’immobilier reste l’une des rares tactiques pour viser un rendement attrayant sans sacrifier la liquidité ni multiplier les formalités fiscales. À condition, bien sûr, de choisir le bon assureur et de diversifier les supports.

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