Pourquoi préparer sa retraite ? Quelles solutions en 2025 ?

Comment fonctionne le système de retraite après la réforme 2023 ?

• Âge légal : relevé par paliers de 3 mois/an depuis le 1^er septembre 2023 ; il atteindra 64 ans pour la génération 1968.
• Durée d’assurance taux plein : 172 trimestres (43 années) dès 2027.
• Régimes de base : CNAV/SSI, MSA, CNRACL, SRE… toujours par répartition.
• Régime complémentaire unifié : l’Agirc-Arrco gère 26 millions de cotisants et 13 millions de retraités ; valeur de point +1,6 % au 1^er novembre 2024.

Malgré la réforme, le besoin de financement global redevient négatif : –6,1 Mds € dès 2024 et –0,8 % du PIB projetés en 2070. Le ratio cotisants/retraités stagne autour de 1,8.

Pourquoi se constituer un complément de retraite ?

• Allongement de carrière : entrée plus tardive sur le marché du travail et 43 annuités requises.
• Indexation limitée : revalorisations souvent inférieures à l’inflation.
• Taux de remplacement en baisse : choc plus marqué chez les cadres et indépendants.

Entre 2000 et 2025, la pension moyenne a progressé deux fois moins vite que les salaires ; la tendance devrait se poursuivre (–0,6 pt de pouvoir d’achat d’ici 2030).

Retraite par capitalisation : principe et atouts

Complément indispensable à la répartition, la retraite par capitalisation vise à accumuler des actifs (financiers ou immobiliers) qui génèrent des revenus ou des plus-values indépendants des cotisations des actifs.

• Effet boule de neige : réinvestissement des revenus (intérêts, loyers) accélère la croissance du capital.
• Protection contre l’inflation : l’immobilier locatif et certaines unités de compte (actions, infrastructure) s’ajustent mieux à la hausse des prix.
• Fiscalité maîtrisée : PER, assurance-vie, LMNP et déficit foncier offrent des déductions ou amortissements favorables.

Les solutions financières en 2025

Plan d’Épargne Retraite (PER)

108,8 Mds € d’encours fin mars 2024 ; trois compartiments (individuel, collectif, obligatoire) et sortie en capital possible à 100 %.

Assurance-vie & contrat de capitalisation

Encours record de 1 989 Mds € fin 2024 ; arbitrage vers unités de compte et fonds euro-croissance pour dynamiser les rendements.

Épargne salariale et actionnariat

• PEE, PEA/PEA-PME : exonération après 5 ans.
• Abondement employeur, intéressement & participation exonérés de charges sociales (plafonds).

Les solutions immobilières : pierre angulaire de la capitalisation

Loueur en Meublé (LMNP/LMP)

• Amortissement du bien et du mobilier ⇒ revenus quasi non imposés sur 20 ans.
• Secteurs porteurs : résidences seniors, étudiantes, tourisme d’affaires, EHPAD.
• Effet levier crédit : loyers remboursent la dette, capital se constitue à crédit.

Investissement locatif « nu » (Denormandie, déficit foncier etc.)

• Déficit foncier : déduction des travaux jusqu’à 21 600 €/an
  (article 156 CGI) pour les biens remis en location avant le 31 décembre 2025 ; report possible 10 ans.
• Denormandie : réduction d’impôt 12 % à 21 % pour l’achat-rénovation
  dans 244 villes moyennes revitalisées (prorogé jusqu’au 31 décembre 2026).
• Loc’Avantages (ex-“Louer abordable”) : abattement de 15 % à 65 % sur les loyers,
  sous conditions de plafond et convention Anah.
• Monument historique / Malraux : déduction intégrale (ou réduction d’impôt de 22 % à 30 %)
  des travaux sur immeubles classés ou ZPPAUP, sans plafonds de ressources.

SCPI & OPCI

• SCPI de rendement : ticket 200 €, rendement moyen 2024 : 4,3 % (brut).
• SCPI « épargne retraite » éligibles au PER assurantiel.

Pierre-papier dynamique

• Crowdfunding immobilier, SCI « cap de vie », foncières cotées (SIIC) : liquidité partielle, tickets < 1 000 €.

Quelle stratégie retenir ?

1. Diversifier : combiner PER et assurance-vie avec un cœur de portefeuille immobilier (LMNP, locatif nu, SCPI).
2. Sécuriser : réduire le risque actions à l’approche de la liquidation, privilégier SCPI santé, obligations infrastructure.
3. Optimiser les plafonds : déduire au maximum sur le PER, puis capitaliser sur l’assurance-vie et le déficit foncier.
4. Surveiller les frais : frais de versement ≤ 2 % et gestion UC ≤ 1 % sur PER ; 8–10 % de commission de souscription max. pour SCPI.

Les solutions existent donc pour préparer une retraite adaptée aux possibilités de chacun

La retraite par répartition demeure le socle de la solidarité nationale, mais son rendement implicite diminue. S’y adosser désormais exige de bâtir, en parallèle, sa retraite par capitalisation. Les quatre piliers à équilibrer :

1. Régime obligatoire (CNAV/Agirc-Arrco).
2. PER pour défiscaliser pendant la phase d’épargne.
3. Assurance-vie pour la flexibilité patrimoniale.
4. Investissement locatif (LMNP, Denormandie, SCPI etc.) pour indexer vos rentes sur la pierre.

En combinant ces solutions, vous transformez un système parfois perçu comme fragile en une architecture de revenus diversifiés, indexés et fiscalement optimisés : le moyen le plus robuste, en 2025, de préserver votre niveau de vie à la retraite.