Une « loi Pinel » pour restaurer la confiance des investisseurs ?
Décryptage des annonces de Sylvia Pinel pour relancer l’immobilier locatif neuf
Face à l’effondrement des mises en chantier et à la méfiance généralisée des particuliers depuis la loi Duflot, la nouvelle ministre du Logement mise sur un dispositif fiscal plus incitatif et des normes assouplies pour faire revenir les investisseurs. Tour d’horizon des pistes dévoilées lors du Conseil des ministres du 25 juin 2014.
Mis à jour le 24 juin 2025
Par Ilan Eskenazi
2 minutes
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Madame Sylvia Pinel, nouvelle ministre du Logement, parviendra-t-elle à ramener les particuliers vers l’immobilier locatif alors que, mois après mois, les chiffres du neuf déçoivent ?
Un marché neuf en panne
Entre juin 2013 et mai 2014, seulement 312 000 logements ont été mis en chantier, loin de l’objectif gouvernemental des 500 000 unités par an. Les deux années de Mme Duflot à la tête du ministère ont clairement refroidi les investisseurs :
- Nouvel encadrement des loyers ;
- Formalités alourdies à la vente ;
- Assurance PNO désormais obligatoire.
Résultat : la fiscalité attractive de la loi Duflot n’a pas suffi à compenser un climat jugé « too social » et « pas assez incitatif » par les épargnants.
Les pistes de relance présentées le 25 juin 2014
À l’issue du Conseil des ministres, Mme Pinel a décliné trois axes destinés à redynamiser la construction dès 2015 :
- Simplification de certaines normes techniques.
- Renforcement du prêt à taux zéro.
- Mise à disposition plus rapide du foncier public.
En parallèle, la ministre souhaite « rebooster » la loi Duflot en jouant sur deux paramètres :
- Passer la réduction d’impôt de 18 % à 21 % en allongeant la durée de détention ;
- Relever les plafonds de loyers (et sans doute de ressources) dans les métropoles sous tension afin d’améliorer la rentabilité des projets.
Vers une véritable « loi Pinel » ?
Les planètes semblent pourtant alignées : taux d’intérêt historiquement bas, offre conséquente de logements neufs et manque d’alternatives séduisantes sur les marchés financiers. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à rétablir la confiance et fluidifier les ventes.
Changer le label — passer de « loi Duflot » à « loi Pinel » — pourrait aussi incarner un nouveau départ et marquer la rupture avec une réglementation perçue comme trop contraignante.
Réponse dans les prochains mois : si la future loi Pinel allie incitation fiscale renforcée, encadrement assoupli et visibilité réglementaire, le marché neuf pourrait enfin sortir de l’ornière.
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