Comment investir sans risque ?

Dans le domaine de l’investissement, qu’il soit mobilier, immobilier, industriel voire même artistique, la rentabilité est souvent corrélée au risque pris par l’investisseur. Pour autant, investir sans risque peut être un objectif pour certaines catégories de personnes, soit particulièrement averses au risque, soit n’ayant pas les moyens de perdre sur leur investissement.

Comment investir sans risque ?

En matière d’investissement, on peut distinguer deux types de risque : le risque sur le capital investi et le risque sur des données plus périphériques de l’investissement (durée, liquidité, …) . Ainsi, un placement pourrait être garanti en capital mais temporairement illiquide, ce qui le rendrait tout de même inacceptable pour les investisseurs les plus frileux.

Les placements sans risque ne sont pas légion. Ainsi, il n’existe aucun investissement immobilier sans risque. Un investisseur peut souscrire des assurances contre les loyers impayés, la vacance locative voire la baisse de la valeur de son bien, mais celles-ci seront toujours limitées soit en temps soi en montant. Il est donc indispensable d’avoir à l’esprit que pour limiter le risque d’un investissement immobilier, il faut le choisir sur des critères de bon sens (emplacement, prix, potentiel, …) plutôt que d’essayer d’assurer un produit médiocre.

Les rares produits d’investissement sans risque sont donc des supports d’épargne financière :

Les supports d’investissements sans risque

Fonds en Euros

Les fonds en Euros ou actifs généraux des assureurs représentent sont les produits sans risque les plus utilisés. Ils bénéficient simultanément d’une garantie en capital et d’un effet cliquet, c’est-à-dire que chaque euro versé au souscripteur est intégré au capital et donc garanti. L’épargnant détenant une créance sur le patrimoine de l’assureur, le seul risque pour l’investisseur est un défaut de ce dernier.

Livrets réglementés

Les banques distribuent des produits d’épargne dont elles ne décident ni de la rémunération ni du plafond de versements, décidés par le gouvernement. Il s’agit principalement du Livret A et du Livret de Développement Durable (LDD). Ces outils permettent de se constituer une épargne de précaution, progressive, sécurisée te liquide.

Comptes sur livrets

Ces produits, distribués par les réseaux bancaires, rémunèrent les dépôts des clients sans contrepartie de montant ou de durée de détention. Les avoirs des épargnants sont garantis par l’Etat à hauteur de 100 000 €.

Fonds structurés

Les fonds structurés à garantie en capital sont des produits montés par des sociétés de gestion qui investissent sur des supports risqués (actions ou obligations) mais assortis d’une assurance de protection du capital à une échéance donnée, 6, 8 ou 10 ans par exemple. Ces fonds sont généralement référencés sur des contrats d’assurance-vie et on peut donc les souscrire sans frais complémentaire. Le seul risque porté par l’investisseur est le défaut de la banque apportant la garantie en capital.

Notre sélection de placement d’épargne

Quelle rentabilité attendre ?

L’investissement sans risque est souvent un investissement sans rendement, ou à rendement très faible. D’autre part, la conjoncture est mauvaise pour les placements en obligations d’états qui constituent pourtant le socle des investissements sans risque

Ainsi, les fonds en Euros d’assurance-vie ne dépassent que rarement les 2 % net de frais, auxquels il faut encore retirer des prélèvements sociaux de 17,2 % et une éventuelle taxation au barème de l’impôt sur le revenu ou prélèvement forfaitaire libératoire en cas de rachat. Au final, le rendement net des fonds en Euros n’excèdent pas toujours le taux réel d’inflation. Dans ce cas l’investisseur ne s’enrichit pas.

Les livrets réglementés présentent l’avantage majeur de ne subir aucune taxation ni prélèvements sociaux. En revanche, le taux de rémunération qu’ils proposent est extrêmement faible, généralement inférieur à l’inflation.

Les comptes sur livrets proposent des rentabilités « boostées » sur une courte période de 3 ou 4 mois, puis offrent des rendements très faibles, généralement inférieurs à 0,50 %. Il ne fait pas oublier non plus que ces produits sont lourdement taxés (IR 24% + PS 17,2%, soit au total 41,2 %).

Enfin, les fonds structurés à capital garanti ont une rentabilité extrêmement variable. Etant investis sur des supports à risque, ces fonds peuvent d’ailleurs avoir temporairement une valeur liquidative inférieure au cours d’entrée, la garantie en capital n’étant assurée qu’à une échéance donnée. Souscrits au travers de contrats d’assurance-vie, ces fonds bénéficient de la taxation allégée de cette enveloppe fiscale.

Pour qui ?

On l’a vu, rechercher un support d’investissement sans risque altère inévitablement le potentiel de rentabilité du placement. Sur le moyen ou le long terme, investir sans risque est souvent dommage, car l’investisseur se prive d’une rentabilité potentielle sans se prémunir absolument contre l’érosion monétaire. Ce type de placement, sans risque sur le capital, ne préserve pas toujours de l’appauvrissement lié à l’inflation. Investir sans risque doit donc être réservé :

  • Aux personnes absolument averses à tout type de risque,
  • A l’épargne de précaution utilisée par l’épargnant en cas de « coup dur »,
  • Aux investissements de très court terme (moins de 2 ans) sur lesquels les autres catégories de placement seraient trop incertaines.

Les fonds structurés à capital garanti doivent en revanche être exclusivement envisagés pour une durée de détention au moins égale à l’échéance de la garantie. Pour les investisseurs les plus prudents, ils peuvent constituer une bonne alternative aux autres supports sans risque en octroyant un peu de rentabilité en contrepartie de l’illiquidité des fonds jusqu’à l’échéance.